Haiti, rapporti potenza, Usa, Francia
Haiti in un gioco di influenza dominato dagli Stati uniti/Il matrimonio forzato franco-americano
Haiti, rapporti potenza, Usa, Francia
Haiti in un gioco di influenza dominato dagli Stati Uniti/Il matrimonio forzato franco-americano
Tanguy Berthemet, inviato speciale a Port-au-Prince/ Alain Barluet
● Critiche e malumori contro la leadership americana sono stati spazzati via dalla schiacciante sproporzione dei mezzi impegnati; la Francia, rimangiandosi le critiche, ha dovuto rassegnarsi a cooperare con gli USA,
o facendo mostra di una “union[e] sacrée”[1] giustificata dal disastro e attuata con il lancio di un piano d’azione.
o Ripreso l’episodio di forte tensione Francia-USA, a seguito del blocco all’atterraggio di un aereo francese con ospedale da campo a bordo, «era giusto non farsi pestare i piedi», rimangiata l’accusa francese agli USA di “occupazione” .
● I rapporti di forza militari nella catastrofe haitiana:
o la Francia dispiega 500 “salvatori”, due navi specializzate, tre aerei e tre elicotteri
o contro gli americani hanno 12 000 soldati a terra + i circa 3000 nuovi (35000 tra USA e Canada), 20 navi con e di 9 000 marinai, €167mn. di aiuti stanziati, che hanno imposto la loro direzione sulla conduzione delle operazioni di soccorso ad Haiti,
o “per evitare il caos”.
o In fondo, dicono i francesi, «tra noi non c’è alcuna rivalità strategica. … An parte la questione degli immigrati, per gli Stati Uniti ad Haiti non ci sono in gioco interessi politici economici o petroliferi».
● Rimangono in ogni caso i giochi di potenza, dietro a ogni operazione umanitaria: benché storicamente e geograficamente Haiti sia un affare americano, l’Europa è di nuovo oggetto di critiche per mancanza di reazione e visibilità, accusa avanzata indirettamente da Sarkozy, che ha proposto la creazione di una «forza europea di sicurezza civile», uno strumento di “proiezione umanitaria”,
o la cui mancanza appare eclatante dato che, con $420mn., l’Europa fornirà finanziamenti tre volte maggiori di quelli USA. Ancora una volta l’Europa paga, ma non pesa.
Haïti dans un jeu d’influence dominé par les États-Unis
De notre envoyé spécial à Port-au-Prince, Tanguy Berthemet
25/01/2010 | Mise à jour : 22:56 | Ajouter à ma sélection
– Avec 3 500 hommes sont sur le sol haïtien et 9 000 en mer, les Etats-Unis a imposé son leadership sur la conduite des opérations de secours à Haïti.
– Le passage d’un Humvee, une jeep de l’armée américaine, dans les rues de Port-au-Prince ne cause déjà plus le moindre étonnement. Les marines et les soldats de la 82e division aéroportée se sont déployés dans la capitale pour éviter que la catastrophe ne débouche sur le chaos. Au total, 3 500 hommes sont sur le sol haïtien, venus des États-Unis, mais aussi du Canada, deuxième composante de cette mission internationale. En mer, quelque 9 000 marins sont mobilisés pour appuyer de déploiement. «Il n’y en aura pas plus. Rien n’est prévu de ce côté-là», assure Edmond Mulet, le responsable des Nations Unies en Haïti.
– Le projet de Washington d’envoyer 16 000 militaires au sol, en deux contingents de 8 000, aurait finalement été revu à la baisse.
– Selon une source proche de l’ONU, le Brésil, qui apporte la première contribution en hommes à la force de 7 000 Casques bleus stationnés dans l’île, s’y serait opposé. Brasilia aurait même menacé de retirer ses propres troupes.
– Les tensions entre l’ONU, les États-Unis et le gouvernement haïtien, les trois composantes qui se partagent désormais le pouvoir dans l’île, restent vives. Et les missions de chacun assez floues.
– «Washington semble avoir décidé dans un premier temps de faire profil bas pour ne pas braquer les Haïtiens et le monde sud-américain», explique un fonctionnaire international. Une convention signée samedi avec les autorités locales donne officiellement aux Nations unies la coordination de l’aide internationale à un million de sinistrés. Les Casques bleus sont également censés assurer la sécurité de la ville avec la police haïtienne.
– Prêtes à intervenir en cas de besoin, les troupes américaines ne se chargent que de la sécurisation des distributions de nourriture, qui continuent de poser de grandes difficultés. «À ma demande, les missions des Américains peuvent évoluer», insiste Edmond Mulet.
– Le plan d’aide à long terme à Haïti qui se dessine semble reposer sur deux axes. Dans les jours à venir, les troupes étrangères pourraient être réparties dans le pays.
o Les Américains se concentreraient sur la capitale, tandis que les Canadiens seraient chargés des provinces.
o L’ONU envisage ensuite de calquer son dispositif sur celui de l’Afghanistan. Chaque pays volontaire se verrait affecter la direction de la reconstruction et du développement d’une région haïtienne.
– Lundi, ces projets n’avaient pas reçu l’indispensable aval de Washington. S’ils restent discrets, les États-Unis n’entendent pas s’effacer du théâtre haïtien. «L’armée américaine conserve seule le contrôle du port et de l’aéroport pris dans les heures qui ont suivi le séisme. Cela lui donne un vrai pouvoir pour peser sur les décisions» rappelle-t-on à l’ONU.
– Cette gestion des points d’entrée à Haïti n’est pas sans créer des tiraillements entre les différents acteurs. Pour beaucoup, les retards dans la distribution de l’aide sont liés à cette mainmise des États-Unis sur le port et l’aéroport. «C’est toute l’ambiguïté du dispositif actuel, résume le responsable d’une ONG.
– L’ONU s’occupe de tout coordonner mais elle ne peut pas décider de ce qui entre ou sort du pays.» Le général Ken Keen, commandant du contingent américain, se défend de tout favoritisme. «Il n’y a pas plus de 25 % d’avions américains qui atterrissent à Port-au-Prince. Nos urgences sont les mêmes que celles de l’ONU : la nourriture et les soins.»
– L’Amérique possède en la personne de Bill Clinton, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, un autre atout de poids pour s’inviter dans les futures politiques mises en place en Haïti.
– Le grand perdant de cette lutte d’influence est le gouvernement haïtien, qui peine à faire entendre sa voix.
Haïti : le mariage forcé franco-américain
22/01/2010 | Mise à jour : 22:14 | Commentaires 156 | Ajouter à ma sélection
– Critiques et mouvements d’humeur à l’égard du leadership américain ont été balayés par l’écrasante disproportion des moyens engagés.
– Ravalant ses critiques, la France a dû se résigner à coopérer avec le très massif déploiement américain.
– Après les frictions, les démonstrations d’amitiés. Aux énervements suscités, côté français, par la prise en main américaine des opérations de secours, a succédé l’affichage d’une union[e] sacrée justifiée par l’ampleur du désastre. Pour faire passer le message, l’ambassadeur américain et le patron de l’US Army à Haïti, le général Ken Keen, se sont rendus jeudi à l’ambassade de France à l’occasion d’une conférence de presse commune avec le représentant français, Didier Le Bret.
Les journalistes américains n’ont pas daigné se déplacer, seuls leurs homologues haïtiens et français étaient présents : c’est à eux que s’adressaient les discours. Objectif, désamorcer les polémiques, notamment le contrôle l’aéroport par les militaires américains. «Les choses s’améliorent», a assuré le général Keen. Les officiels des deux pays se sont ensuite rendus sur le Champ-de-Mars, cette place au centre de Port-au-Prince sur laquelle campent depuis dix jours quelque 5 000 rescapés du séisme. «Les deux hommes se parlent sans cesse au téléphone», souligne-t-on dans l’entourage de Didier Le Bret.
– Concrètement, la démarche conjointe des représentants de Paris et de Washington a coïncidé avec le lancement d’un plan d’action pour offrir des installations sanitaires, de l’eau, de la nourriture et 600 tentes aux réfugiés du Champ-de-Mars.
– «Dans l’opérationnel, nous sommes complices», affirme un observateur français. Les preuves de cette bonne coopération ne manquent pas. Ainsi, dans deux des principaux hôpitaux de Port-au-Prince encore debout, les chirurgiens français et américains opèrent dans les mêmes salles d’opération.[ !!!] Et quand il s’agit d’évacuer en urgence un ressortissant de l’un ou l’autre pays, Français et Américains se prêtent volontiers mains fortes en rapatriant le blessé par hélicoptère.
– Oubliée la montée en température, provoquée il y a une semaine par Alain Joyandet et promptement refroidie par l’Élysée? «Il n’y avait pas d’arrière-pensées, explique-t-on dans l’entourage du secrétaire d’État à la Coopération, tout juste l’angoisse de voir notre avion, avec à son bord un hôpital de campagne, dans l’impossibilité d’atterrir alors que les blessés jonchaient les rues de Port-au-Prince». Hausser le ton a été «utile», note-t-on, en estimant qu’«il ne fallait pas se laisser marcher sur les pieds». En revanche, le terme d’«occupation», employé deux jours plus tard par Alain Joyandet sur Europe 1, était sans doute «un mot malheureux dans la mesure où il sonnait très mal aux oreilles américaines», concède-t-on de même source.
– Critiques et mouvements d’humeur à l’égard du leadership ont surtout été balayés par l’écrasante disproportion des moyens engagés. Du côté américain, 12 000 hommes sur le terrain, bientôt 15 000, 20 navires, 167 millions de dollars d’aide, du côté français, 500 sauveteurs, deux bateaux spécialisés, trois avions et autant d’hélicoptères…
– «Nous avons dû nous résigner au déploiement massif du dispositif américain», relève-t-on côté français. «Comment aurait pu en être autrement, poursuit-on, nous aurions été incapables de faire le quart de ce que font les Américains.» Mais, sur le fond, «il n’y a entre nous aucune rivalité stratégique», affirme une source française qui juge qu’«hormis la question migratoire, les États-Unis n’ont à Haïti pas d’enjeux politiques, économiques, pétroliers».
– Reste toutefois les enjeux de puissance que recèle toute opération humanitaire. S’il ne fait pas de doute qu’historiquement et géographiquement, Haïti est une affaire américaine, l’Europe a une nouvelle fois fait l’objet de critiques pour son manque de réactivité et de visibilité.
– La charge est venue, en creux, de Nicolas Sarkozy qui a proposé vendredi, lors des voeux au corps diplomatique, la création d’«une force européenne de sécurité civile». L’absence de cet instrument de projection humanitaire apparaît d’autant plus criante qu’avec 420 millions de dollars d’aide, l’UE fournira trois fois plus de financements que les États-Unis à Haïti. Une fois encore, l’Europe paie mais ne pèse pas.
Le Figaro 100125
Réunion d’urgence à Montréal pour sauver Haïti
25/01/2010 | Mise à jour : 10:37 | Commentaires 2 | Ajouter à ma sélection
– Lundi, les «pays amis» feront au Canada le bilan de la situation et passeront à l’essentiel : la reconstruction du pays.
Une vie de plus a été sauvée en Haïti : un jeune homme de 25 ans a été dégagé samedi des ruines de Port-au-Prince, quelques heures après la fin officielle des recherches décrétée par le gouvernement haïtien.
Sous les acclamations des badauds, Wismond Exantus a été extrait sur une civière d’un étroit tunnel creusé dans les débris et évacué en ambulance lors d’une opération à laquelle participaient des secouristes français. «Je me sens bien», a indiqué le miraculé sur son lit d’hôpital, après être resté onze jours prisonnier des gravats. Coincé dans les ruines d’une épicerie, dans une petite poche où il pouvait légèrement bouger et taper sur des objets pour tenter d’attirer l’attention, il a survécu, a-t-il raconté, en buvant du Coca-Cola et en grignotant «quelques petites choses».
Réunion des donateurs à Montréal
– Dimanche, les Haïtiens se sont rassemblés dans les lieux de culte du pays encore debout pour se recueillir et pleurer les 150 000 morts du séisme du 12 janvier, selon le décompte provisoire du gouvernement. Au total, 133 personnes ont été dégagées vivantes des ruines par les équipes de secours internationales. Officiellement, la phase de recherches est terminée depuis vendredi soir.
– Les équipes légères de recherches et de secours ont commencé à plier bagage, mais celles disposant de matériels lourds de levage et forage sont désormais employées à déblayer les décombres. Selon le ministère haïtien de l’Intérieur, la moitié des maisons de Port-au-Prince, Jacmel et Léogâne, les trois villes les plus affectées, sont détruites. On compte plus de 194 000 blessés et un million de sans-abri.
– Lundi, les «pays amis» d’Haïti, dont les États-Unis, la France, l’Espagne, le Brésil, les Nations unies et l’Organisation des États américains tiennent à Montréal une réunion pour faire le bilan de la situation et coordonner l’aide puis passer à l’essentiel, la reconstruction du pays avec la préparation d’une conférence, prévue en mars. Les besoins sont immenses : lors d’une première réunion internationale sur la reconstruction de l’île,
– le président de la République dominicaine voisine, Leonel Fernandez, avait chiffré à 10 milliards de dollars le montant de l’aide nécessaire pour rebâtir le pays. «On ne va pas reconstruire Haïti à l’identique, a toutefois estimé une source diplomatique française. Il faut traiter les problèmes structurels. Ce ne sera pas un exercice seulement financier, on parlera de gouvernance et de coopération régionale.»
À Port-au-Prince, les habitants enterraient dimanche leurs morts, alors qu’un semblant de retour à la normale était visible dans certains quartiers. Aux abords des marchés publics et sur les trottoirs des hauts quartiers de la capitale, de nombreux petits commerçants avaient étalé leurs marchandises, provoquant d’importants embouteillages. Du côté des opérations humanitaires, la distribution de nourriture, d’eau, de soins médicaux et d’abris se poursuit. Samedi, les troupes des Nations unies ont toutefois dû procéder à des tirs d’avertissement et lancer des gaz lacrymogènes, après qu’une distribution eut dégénéré.
– Près de 610 000 personnes sont hébergées dans 500 camps de fortune et plus d’une trentaine d’hôpitaux de campagne fonctionnent.
– L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a souligné qu’il faudrait 100 000 tentes supplémentaires.
– Un bâtiment de la Marine française, le Sirocco, était attendu dimanche au large de Port-au-Prince, avec 2 000 tonnes de matériel. Le navire, un transport de chalands de débarquement, apporte des moyens de déblaiement, des pelles mécaniques, 200 palettes de fret humanitaire, ainsi que quatre hélicoptères de l’armée de terre française.
– Un téléthon qui a rassemblé de nombreuses vedettes aux États-Unis pour venir en aide aux Haïtiens a permis de recueillir, samedi, 58 millions de dollars de dons. C’est un nouveau record du genre aux États-Unis, a indiqué Lisa Paulsen, présidente de l’opération «Espoir pour Haïti maintenant». L’événement animé par l’acteur George Clooney, qui a signé un chèque d’un million de dollars, a rassemblé des stars comme Madonna, Bruce Springsteen, Jennifer Hudson, Beyoncé, Coldplay, Bono, Jay-Z et Rihanna.
En France aussi, artistes et médias se sont associés pour organiser plusieurs concerts de solidarité hier. Une soirée au Zénith a été retransmise en direct sur France 2 et France Inter, les dons étant reversés à la Fondation de France. Les profits de deux concerts organisés au Bataclan par Les Inrocks et Jamel Debbouze, notamment, seront versés à Action contre la faim dans l’espoir de fournir de l’eau potable à quelque 35 000 Haïtiens.